Visite du moulin de la Pointerie

Classé dans : Uncategorized | 0

Longchamp-sur-Aujon, le 28 juin 2018

Notre commune a connu plusieurs crues importantes de l’Aujon ces dernières années.
Avec la mise en place depuis le 1er janvier 2018 de la compétence communale GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), la thématique « eau » a soulevé plusieurs questions.
Par ailleurs, les périodes d’inondations ont contribué à pousser les réflexions sur la bonne gestion des cours d’eau et les interventions à engager.

Les ouvrages, notamment les moulins, participent également à la gestion des cours d’eau.
Aussi, pour apporter une information complète sur le fonctionnement de ces ouvrages, une réunion d’information des acteurs concernés s’est tenue à Longchamp-sur-Aujon le 28 juin, en présence des représentants d’associations d’exploitants de moulins : ASPAMA, AFB, du Syndicat des eaux SDDEA, de la DDT (Direction départementale des territoires, Politique de l’eau / Police de l’eau) et des représentants de mairies concernées, venus de tout le département de l’Aube.

Cette réunion informelle s’est poursuivie par une visite guidée du Moulin de la Pointerie à Longchamp-Sur-Aujon, à l’invitation de Mme Peutz, propriétaire exploitante. Une occasion de comprendre un peu mieux le fonctionnement d’une telle installation hydroélectrique, de ces droits et ses devoirs, de ses éventuelles répercutions sur le cours de l’Aujon.

 

Le moulin de la Pointerie en quelques chiffres :

♦ Le moulin de la Pointerie produit environ 600 000 kW d’électricité par an.
♦ Cette production hydroélectrique est suffisante pour fournir en électricité environ 600 personnes.
♦ Longchamp-sur-Aujon dispose donc d’une électricité “verte” puisque les électrons vont “au plus court”, du producteur au consommateur. C’est donc le Moulin de la Pointerie qui alimente l’essentiel de notre commune.
♦ En période de crues, au delà d’un débit de 20~25 m3/s, la production d’électricité est stoppée, la turbine du moulin débrayée. Il n’y a donc aucun intérêt pour un moulin d’avoir trop d’eau, trop de débit.
♦ Plus que la force du courant, c’est la chute d’eau du vannage qui produit l’énergie : 1 kg d’eau qui tombe de 1 m équivaut environ à 1 kW d’électricité produite.

 

Quelques rappels sur le fonctionnement d’un moulin :

♦ Hors phénomène de crue, l’usinier est tenu de maintenir le niveau légal de retenue de son installation, sous contrôle de la Police de l’eau.
♦ Les divers embâcles (essentiellement les troncs d’arbres et branchages) peuvent rapidement faire monter le niveau de la rivière. C’est aux propriétaires riverains de la rivière d’entretenir leurs berges, notamment en éliminant les arbres, malades ou vieillissants, risquant de tomber à l’eau.
♦ L’ouverture des vannes de décharge d’un moulin ne peut suffire à réguler les masses d’eau lors d’une crue ou d’un phénomène orageux violent, cela temporise provisoirement la montée des eaux, tout au plus.
♦ Les crues sont généralement dues à la montée des eaux en aval plus qu’en amont.

Le guide départemental d’entretien des cours d’eau est en téléchargement ici
http://www.aube.gouv.fr/content/download/9863/72299/file/le%20guide%20aube%20-entretien%20des%20cours_d’eau.pdf

La visite du moulin de la Pointerie en quelques photos :

Les divers intervenant de la problématique eau en réunion à la mairie de Longchamp-sur-Aujon.
Plan du cours de l’Aujon sur le finage de Longchamp-sur-Aujon. En rouge le vannage du moulin de la Pointerie.
Les divers intervenants en visite sur le site du moulin de la Pointerie, ici devant la vanne motrice et son dégrilleur.
La roue à aube tourne grâce à la force de l’eau. Elle entraine le tambour (au fond), puis une courroie rue transmission envoie cette force circulaire vers la turbine (au premier plan). C’est cette turbine qui transforme la force hydraulique en énergie électrique. L’électricité est ensuite renvoyée vers le réseau EDF.
Les vannes de décharge permettent de conserver un niveau régulier de la rivière.
A l’aval des installations, l’eau est rejetée par les vannes de décharge et, sur la droite, par la vanne motrice. Sur la gauche, on aperçoit la passe à poissons avec ces bassins successifs en cascade.